De la visibilité du batteur de rock sur scène
Il y a des milliards de raisons qui peuvent conduire un individu de sexe masculin à monter sur une scène pour y faire de la musique. Parmi ces raisons, il en est une difficilement avouable qui concerne la mise en avant de sa personne à des fins reproductrices (cf. random interview de Bon Jovi), ce qui est bien légitime. Il est en effet indéniable que la sueur et les décibels, le tout aromatisé à la bière (ou tout autre alcool) et dans une atmosphère enfumée constituent un cocktail aphrodisiaque reconnu (allez savoir pourquoi). Je suis par ailleurs relativement certain que le jeune adolescent naïf qui lisait ces lignes est déjà parti en courant vers le magasin de musique le plus proche sans savoir que… Et puis non, ne brisons pas les rêves de ces jeunes gens et reprenons…
Il vient toujours dans la jeune carrière du musicien le moment important de choisir son instrument. J’entends déjà des pseudos philosophes de la musique sermonner: «c’est pas le musicien qui choisit son instrument, c’est l’instrument qui…» LA BARBE! Toujours est-il que tout musicien sain doit choisir un instrument avant de se lancer dans cette grande aventure qu’est le Rock’n’roll (yeah!). Et c’est là que je dis attention!
Prenons un exemple au hasard: moi (no comment). Je me suis rapidement retrouvé derrière une rangée de fûts et de cymbales et ce pour des raisons diverses qu’il serait fastidieux d’énumérer ici.
Malheureusement cet instrument si charmant possède quelques menus défauts notamment concernant son transport, mais passons. Le principal ennui avec la batterie c’est qu’on ne nous voit pas sur scène! On voit la batterie, on sait ou plutôt on entend que quelqu’un en joue, mais impossible de le voir. J’ai toujours cet exemple édifiant d’une fille croisée à Fri-Son après notre concert me demandant si je veux acheter un album de Melatonin !
Elle: «Tu veux pas me l’acheter, c’est super cool, c’est le groupe qui vient de jouer!»
Moi: «Tu es gentille, mais j’en ai un carton plein à la maison.»
Elle: «C’est ça, fous-toi de ma gueule!»
Et elle part.
Dès lors les batteurs optent pour diverses stratégies de visibilité; certains se mettent régulièrement à poil (cf. Lôzane's Burning 007), d’autres jouent sur des batteries microscopiques ou carrément debout. Il y a ceux qui font un perpétuel solo de batterie durant tout le concert, ceux qui portent des chapeaux, font des grimaces incessantes et viennent chanter une chanson de Noël débile pendant les rappels. Il y a aussi ceux qui sont autorisés par leur ego à s’en foutre, mais je ne parlerais pas de ces connards. Et enfin il y a cette catégorie d’exception, ces gens littéralement touchés par la grâce et qui font de leurs apparitions scéniques des petits moments de bonheur absolu, comme ce grand monsieur.
SC