2 choses encore

J'oubliais: - On est très content du résultat, sur la reprise de Ferré. ça donne un truc assez étrange. C'est assez proche de l'originale, et ça n'a rien à voir. Un truc assez à part, mais suis très fier. Les autres aussi, je crois (Vincent a fait un boulot somptueux, sur le son en général, et la voix en particulier), à part Nic, que ce morceau déprime depuis le début. Bon, c'est vrai que c'est pas non plus la chanson la plus gaie qui soit... - Pour reprendre le post d'Eric daté du 16, je rajoute deux trucs. D'abord, quand tu fais de la musique, y a des types qui t'aiment bien, te trouvent formidables ou te détestent, parce que le style de musique que tu fais leur convient ou pas. Si je peux comprendre qu'on apprécie un artisan (musicien, boulanger, peintre, ébéniste, ...) parce que son travail nous plaît et/ou nous touche, j'ai de la peine à concevoir l'inverse, détester un mec parce que t'aimes pas ce qu'il fait (et aucun boulanger te force à bouffer son pain, pas plus qu'un musicos impose son skeud sur ta chaîne Hi-Fi). ça m'a souvent surpris, et à mon avis ça prouve que le rapport qu'on a à la culture est particulier, nous autres, petits hommes de la planète terre. De la même façon, et paradoxalement, y a ce dicton qui dit "On tire pas sur le pianiste", et, de ce que j'en sais, c'est complétement vrai. Je me suis JAMAIS fait emmerder, de jour comme de nuit, lorsque j'avais une guitare à la main. J'ai croisé des mecs abusés, dans des endroits craignos, à des heures improbables; ramené chez moi des épaves, et des mecs franchement louches, et je me suis jamais fais emmerder. Même à Paris, dans le 9-3 comme au centre. A part par quelques honnêtes gens, à 22h05... mais c'est autre chose. C'est autant un avantage qu'un inconvénient. C'est surtout particulier. Second truc, qu'il faut bien reconnaître, c'est que c'est assez cool d'être payé pour prendre du plaisir, et tâcher d'en donner. Et que ces thunes nous permettent de faire les disques qu'on a envie de faire, et pas à la 6-4-2, entre deux portes. Et nous permettent aussi de faires quelques coups (comme offrir cds et boissons à tous le monde lors du vernissage, par exemple). Bref, c'est assez agréable. Pas de quoi se monter les neurones, non, mais on va pas s'en plaindre non plus! Keep in touch! SG

Comments

[Téléphomme]

Hip-hop/skater/métaleux
Oasis/Blur
Punk/Skinheads
Beatles/Stones
Rocker/Mods
St-Germain rive gauche/ou pas
existensialistes/nihilistes
folie des années vingt/austerité et raison
Paris/Province
République/Royaume
Catholicisme/Réforme

Et pour le reste, et les conflits adultes/enfants, relis les grecs.

On ne se construit pas à travers un modèle, mais plusieurs. Tes jeunes, avant d'être hip-hop ou rock, ils sont bosniaques, italiens ou turcs. Sans déconner!

Ensuite, ils causent comme ça, mais pointe toi seulement vers eux avec une gratte, et tu verras.

Enfin, pour moi, c'est de l'artisanat, pour une large part. On a besoin de musique, mais à chacun ses goûts, comme on a besoin de pots ou de pain, et là aussi, à chacun ses préférences.

ABE!

[Nic]

Là, je résiste pas! Faut que je l'ouvre un peu!

Bon d'abord, c'est clair, la Ferré elle est cool, originale et tout…
MAIS: franchement, elle donne surtout envie de se pendre. Ce qui est plutôt bon signe, vu qu'au moins elle ne laisse pas indifférente. Je sais que pas mal de gens aiment se prendre des trips déprime, moi c'est pas trop mon truc. J'aime bien la chanson, mais je ne prends pas de plaisir à l'écouter. Je suis cependant persuadé que d'autres y trouveront leur compte. Ecoutez-la, elle vaut la peine, ne serait-ce que pour le travail de Vincent (notre ingé-son) qui est vraiment exceptionnel.

Ensuite concernant ta remarque qui consiste à comparer le travail artistique et artisanal, je crois que t'es dans le faux. C'est pas un problème d'art en gélnéral, mais de musique en particulier.

Tu vois, qu'on le veuille ou non, la déroute de la religion et du nationalisme au cours de ce siècle ont entraîné un vide identitaire.

Avant, on construisait notre identité en fonction de l'endroit d'où on venait, ou de la religion qu'on pratiquait. Aujourd'hui, ces critères sociaux ont cédé la place à la culture du groupe. Déraciné, les jeunes se retrouvent non plus autour d'une croyance ou d'une éducation, mais d'une image, d'un mode de vie.

La première question que me posent mes élèves en classe est souvent: "M'sieur, vous êtes hip hop ou skateur, vous?"

Ainsi, on n'est plus catho, protestant ou musulman, ou italien, turque ou slave. On est avant tout amateur de hip hop, de rock ou de techno.

Si on ajoute à cette analyse que de tous temps et dans tous les endroits du mondes les différents groupes sociaux ont toujours eu peur, et donc haï, ce qui leur était étranger, ou différent, on comprendra mieux la haine que certains vouent non pas à sa musique, mais à un artiste particulier.

Puisque celui-ci représente "les autres".
Qu'ils sont différents.
Et qu'on les hait.
Par principe.